Tu viens de vivre un licenciement économique et tu te demandes ce à quoi tu as droit ? Pas évident d’y voir clair quand tout s’enchaîne vite.
Pas de panique : tu n’es pas seul·e. Dans cette situation, tu as des droits. Et l’indemnité de licenciement économique en fait partie.
À qui s’applique-t-elle vraiment ? Est-ce automatique ? Et comment savoir si tu es concerné·e ?
On t’explique tout simplement, sans jargon, juste en dessous.
À qui s’applique l’indemnité de licenciement économique ?
Tu penses être concerné·e par un licenciement économique ? Tu as peut-être entendu parler d’une indemnité obligatoire, mais tu ne sais pas encore si tu y as droit ni à quoi ça correspond exactement.
Pas de panique. On t’explique à qui cette indemnité s’applique (ou pas), dans quels cas elle est versée, et quelles sont les conditions à remplir pour l’obtenir.
D’abord, c’est quoi un licenciement économique ?
Contrairement à un licenciement “classique” (lié à ton comportement ou à ta performance), le licenciement économique est décidé pour des raisons extérieures au salarié. En général, ça arrive quand :
l’entreprise rencontre des difficultés économiques,
elle change complètement son activité (à cause du numérique, par exemple),
elle ferme, ou supprime un poste pour se réorganiser.
Dans tous ces cas, l’entreprise est obligée de te proposer une indemnité légale de licenciement économique. Mais attention, pas pour tout le monde.
Tu es concerné·e si…
Tu es en CDI
Tu as au moins 8 mois d’ancienneté continue
Tu travailles dans le secteur privé
Et peu importe si tu es à temps plein ou à temps partiel : ce qui compte, c’est la stabilité de ton contrat et ton ancienneté.
🧠 Depuis une réforme de 2017, le seuil est passé de 1 an à 8 mois une avancée non négligeable pour les salarié·e·s récemment embauchés.
Comment calculer ton indemnité de licenciement économique?
Tu as vérifié : tu es bien concerné·e par une indemnité. Mais maintenant, tu veux savoir combien. C’est logique.
Et la bonne nouvelle, c’est que le calcul est encadré par la loi. Pas de place au hasard
La base : l’indemnité légale de licenciement économique
Le montant minimum légal dépend de deux critères principaux :
Ton ancienneté dans l’entreprise
Ton salaire brut de référence
Voici la formule appliquée :
🧮 1/4 de mois de salaire par année d’ancienneté pour les 10 premières années
🧮 1/3 de mois de salaire par année au-delà de 10 ans
Et si tu n’as pas une année complète ? L’indemnité est calculée au prorata.
Exemple simple
Tu travailles depuis 6 ans dans la même entreprise, avec un salaire brut mensuel moyen de 2 000 €.
👉 6 x 1/4 = 1,5 mois de salaire → Tu auras droit à 3 000 € bruts d’indemnité légale minimum
Si tu avais 12 ans d’ancienneté, avec un salaire de 2 500 €, voici ce que ça donnerait :
👉 (10 x 1/4) + (2 x 1/3) = 2,5 + 0,66 = 3,16 mois de salaire
→ Environ 7 900 € bruts
💡 Le salaire de référence est généralement calculé sur la base :
des 12 derniers mois (ou)
des 3 derniers mois, si c’est plus avantageux pour toi.
Attention : ce n’est qu’un minimum
Ce montant est le socle légal, mais il peut être augmenté dans plusieurs cas :
Si ta convention collective prévoit une indemnité plus favorable
Si ton contrat de travail mentionne un accord spécifique
Si l’entreprise propose une indemnité supra-légale (souvent négociée, surtout dans les plans collectifs)
Dans tous les cas, l’employeur n’a pas le droit de descendre en dessous du minimum légal.
Et après ? Les autres indemnités et aides que tu peux toucher
L’indemnité légale, c’est la base. Mais ce n’est pas tout.
Quand tu es licencié·e pour motif économique, tu peux aussi bénéficier d’autres sommes ou dispositifs qui viennent s’ajouter parfois automatiquement, parfois sur conditions.
Voici ce à quoi tu peux prétendre (et à ne surtout pas oublier).
1. Le préavis (même si tu ne le fais pas)
En cas de licenciement économique, l’entreprise doit te payer ton préavis, même si elle te dispense de le faire. Tu ne travailles plus, mais tu es quand même payé·e.
La durée du préavis dépend de ton ancienneté :
1 mois si tu as entre 6 mois et 2 ans d’ancienneté
2 mois si tu as plus de 2 ans
🧠 Exception : si tu acceptes un contrat de sécurisation professionnelle (CSP) (on en parle juste après), tu ne fais pas de préavis… mais tu touches une indemnité équivalente.
2. Les congés payés non pris
Tu as encore des jours de congés acquis ? Ils doivent t’être intégralement indemnisés lors de ton départ.
C’est automatique. L’entreprise calcule ce qu’elle te doit et te le verse avec ton solde de tout compte.
3. L’indemnité supra-légale (négociable)
Dans certains cas, ton entreprise peut te proposer une somme supplémentaire, au-delà de l’indemnité légale.
On parle alors d’indemnité supra-légale.
Pourquoi ?
Parce qu’elle veut faciliter ton départ, éviter un contentieux, ou qu’un accord collectif (ou un PSE) a été mis en place.
Tu peux aussi tenter de la négocier, surtout si :
Tu es dans l’entreprise depuis longtemps
Tu occupes un poste stratégique
Tu es plusieurs à être licenciés dans un plan collectif
4. Le Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP)
Proposé systématiquement en cas de licenciement économique dans les entreprises de moins de 1 000 salarié·e·s, le CSP est un véritable tremplin vers l’emploi.
Tu bénéficies :
d’un accompagnement renforcé pour retrouver un travail ou te reconvertir
du maintien de près de 75 % de ton salaire brut pendant 12 mois
de la prise en charge de formations pour rebondir rapidement
👉 C’est un droit, pas une obligation, mais c’est souvent une opportunité à saisir.
Pour en savoir plus, tu peux consulter la page officielle du Contrat de Sécurisation Professionnelle sur Pôle Emploi.
Rebondir après un licenciement économique : par où commencer ?
Un licenciement économique, c’est souvent brutal. Mais c’est aussi l’occasion de faire un vrai point sur ta carrière.
Et parfois, c’est même le début d’une nouvelle trajectoire, plus alignée avec ce que tu veux vraiment faire.
Mais alors, par où commencer ? Comment éviter de rester bloqué·e, ou de retomber dans un job “par défaut” ? On t’explique les étapes à suivre pour rebondir intelligemment et peut-être transformer cette période en accélérateur de changement.
Prendre un peu de recul (oui, c’est normal)
Avant de foncer tête baissée dans les offres d’emploi, accorde-toi un petit temps pour digérer ce qui vient de se passer.
👉 Tu n’as pas été licencié·e parce que tu étais incompétent·e.
Tu es juste tombé·e au mauvais endroit, au mauvais moment. Ce n’est pas toi, c’est la conjoncture.
Prends ce recul comme un levier pour mieux réfléchir à ce que tu veux : continuer dans le même secteur ? Changer de voie ? Monter en compétence ? Lancer un projet perso ?
Se former grâce à l’indemnité… et au CSP
En cas de licenciement économique, tu peux bénéficier d’un Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP).
Et c’est là que les choses deviennent intéressantes :
Tu conserves jusqu’à 75 % de ton ancien salaire pendant 12 mois
Tu bénéficies d’un accompagnement renforcé (coaching, aide à la recherche d’emploi…)
Et surtout, tu peux accéder à des formations prises en charge à 100 % pour te reconvertir vers un métier d’avenir
Explorer les métiers qui recrutent
Certains secteurs manquent cruellement de talents. Si tu veux rebondir vite et durablement, mise sur les métiers porteurs :
Tu peux te former rapidement (en quelques mois), même sans bagage technique, via des formations intensives comme les Bootcamps Ironhack.
Et maintenant, à toi de choisir la suite
Tu l’as vu : l’indemnité de licenciement économique, ce n’est pas juste une compensation.
C’est aussi une chance de rebondir et parfois même de repartir sur des bases plus solides.
Tu peux te former, changer de voie, viser un secteur qui embauche… Bref, reprends la main sur ta carrière.
Et si tu te poses des questions sur les métiers de la Tech, la cybersécurité, ou le développement web :
Tu n’es pas seul·e, et tu n’as pas besoin de repartir de zéro.